Pas de sujet pour cette saga culte ? Il faut laver l'affront en ce 25ème anniversaire du début de la parution de ce titre au Japon, l'oeuvre d'une vie, d'un seul homme, Hirohiko Araki.
Jojo's Bizarre Adventure raconte les aventures (bizarres, forcément bizarres) des membres de la famille Joestar, de l'Angleterre victorienne à nos jours (bien qu'à l'origine, les parties se passaient dans un futur proche), sur une centaine de tomes et 8 "saisons". Face aux Joestar plane la menace de Dio Brando, un vampire doté de pouvoirs impressionnants.
Après des débuts lorgnant du côté de Ken le Survivant (niveau dessin et violence), la série trouve son rythme de croisière avec la 3ème partie qui introduit les Stands (une source d'inspiration pour les Personas de la série de J-RPG du même nom). Cette partie est la plus populaire et a eu les honneurs d'un jeu de baston chez Capcom et 2 séries d'OAV. On y retrouve l'emblématique Jotaro confronté au retour de Dio. Les saisons suivantes gardent les Stands, et marquent un changement stylistique où les costauds à la Ken laissent place à des personnages beaucoup plus androgynes et maniérés. Les grandes forces de la série sont sa violence baroque, ses excentricités omniprésentes et la tension psychologique permanente. La série perd cependant après la saison 4 son humour noir pour tomber dans le plus en plus étrange au cours des saisons 5 et 6, au point de perdre les fans les plus hardcore en route.
En France, la série a d'abord eu droit à une édition honorable de J'ai Lu (avec une traduction truculente) des 4 premières parties, avant que Tonkam ne prenne le relais, avec une très bonne volonté manifeste.
Tonkam met d'ailleurs le paquet cette année avec la publication en parallèle de Steel Ball Run (la 7ème partie qui fait office de reboot) et la réédition de Stardust Crusaders, la saison 3.

Japon, fin des années 80 ... Holly, la fille de Joseph Joestar (le héros de la seconde partie), appelle son père à l'aide. Son fils Jotaro s'est enfermé depuis plusieurs jours dans une cellule. Ce dernier est hanté par un "esprit maléfique", invisible aux autres personnes, et qui lui permet de saisir les objets. Accompagné d'un mystérieux Arabe, Joseph tente de sortir son petit-fils de sa cellule ... L'histoire ne s'embarrasse pas vraiment de détails : après un combat éprouvant psychologiquement, Jotaro ne tarde pas à être averti de l'existence des Stands et de Dio. Après une rencontre avec un manieur de Stand manipulé, Jotaro et ses 3 alliés ne tardent pas à partir à la recherche de Dio, car Holly, en tant que membre de la lignée Joestar, développe un Stand qui pourrait la tuer, faute d'esprit combattif.
Le dessin encore assez grossier, mélange malhabile entre le style "musclé" à la Tetsuo Hara et le maniérisme (qui deviendra marque de fabrique du dessin de l'auteur) et la grossièreté effarante des dialogues ne portent pas préjudice à une aventure bizarre qui ne cessera de se développer, tout au long des années.
Un achat recommandé pour tous ceux qui voudraient toucher le mythe Jojo du doigt, la porte d'entrée la plus accessible qui soit à cet univers baroque et sanglant.

Fin du XIXème siècle. Un milliardaire excentrique organise une course à travers les Etats-Unis, de San Diego à New York. A la clé, 50 millions de $. Des milliers de candidats sautent sur l'opportunité. L'accent est mis non pas sur un Joestar (bien qu'on en voit un) mais sur Jayro Zeppeli ... du nom de la famille maudite qui est venue en aide aux Joestar dans les 2 premières parties de Jojo's. Ce ne sont pas les seules références à la saga fleuve d'Araki, puisqu'on retrouve parmi les favoris de la course un certain Diego "Dio" Brando, un orphelin issu d'un milieu modeste qui s'est hissé au sommet de la société anglaise.
Pas de Stands à l'ordre du jour pour l'instant, mais des pouvoirs surnaturels : Jayro possède comme arme 2 boules en métal qu'il peut faire tourner à toute vitesse. D'où lui viennent ces pouvoirs ? A l'instar de Jonathan Joestar, le lecteur est invité à suivre les premiers faits d'arme de Zeppeli dans cette course folle.
Le dessin et le sens du découpage de l'auteur font encore merveille, même si on est pour l'instant loin des délires graphiques de Stone Ocean. De même, les chapitres sont beaucoup plus longs que dans les parties précédentes : la série a très vite migré du Shônen Jump à l'Ultra Jump (mensuel accueillant des séries un peu plus sanglantes et sexy que le Jump). Difficile évidemment de se prononcer tout de suite sur la qualité de cette nouvelle saison, mais en tout cas un achat indispensable pour les fans de cet univers, presque 10 ans après la sortie japonaise.
Autant dire que je guette une sortie occidentale du jeu Jojo All Stars !