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Sujets - samizo kouhei

#1


Life is Strange est le nouveau jeu de Dontnod, le développeur français à l'origine de l'inégal Remember Me. Si Remember Me avait été réalisé pour le compte de Capcom, ce nouveau jeu est distribué par Square Enix.
Life is Strange est une aventure par épisodes, inspiré par les jeux Telltale. On incarne Max, une adolescente de 18 ans revenue dans sa ville natale dans l'Oregon, Arcadia Bay, après 5 ans passés à Seattle, pour suivre le meilleur cours de photographie à l'académie Blackwell. 1 mois après la rentrée, elle reste assez peu intégrée dans son établissement, où on retrouve les sempiternelles "castes" lycéennes (les élèves populaires les marginaux, ...). Après un cauchemar en plein cours de photographie, elle se rend aux toilettes pour se rafraîchir, et assiste au meurtre d'une fille par un autre élève dans un état second. Elle réussit à remonter le temps, juste avant le coup de feu !



Premier épisode fini ! Très bonne surprise, qui lorgne du côté des productions Telltale pour les mécaniques de jeu (en rajoutant la possibilité de retourner dans le temps), mais avec une ambiance intimiste fabuleuse, une direction artistique sublime (la luminosité, les décors bourrés d'affiches, les paysages du Nord-Ouest des Etats-Unis) et une bande-son géniale. En espérant que le jeu ne bascule pas dans la S-F mes couilles des productions David Cage (une autre influence revendiquée)
#2
La taverne des joueurs / La saga Kingdom Hearts
Décembre 13, 2014, 11:01:31 PM


Je créé un sujet à l'occasion de ma partie de Kingdom Hearts HD 2.5 Remix.
J'avais découvert la sortie du premier épisode dans un numéro de Gameplay RPG d'avril et j'avais d'abord cru à un poisson d'avril : un crossover improbable entre Disney et Square-Enix !  :roll2:
Le premier n'était pas exempt de défauts (caméra folle, passages plateformes pénibles, qualité visuelle variable des niveaux) mais restait un bon jeu. Le II était tout simplement exceptionnel. D'ailleurs dans mon souvenir le prologue de ce 2ème épisode était incroyablement audacieux et pour l'avoir refait la semaine dernière, c'est toujours autant la claque. D'un point de vue gameplay l'accent a été mis sur les combats et les actions contextuelles. Le gameplay n'a eu de cesse de s'affiner. Par contre au niveau de l'histoire, si cela reste assez compréhensible dans le premier (et le Chains of Memories), le II commence à épaissir l'intrigue, qui va devenir de plus en plus incompréhensible. Des méfaits de laisser une licence dans les seuls mains de son créateur.



Autre reproche : des personnages Disney relégués au rang de faire-valoirs (pour faire place nette aux poseurs Nomuresques). Dans le premier, il est plaisant de voir les méchants Disney se liguer, mais par la suite, ils restent cantonnés à leurs propres univers et n'interviennent plus dans l'intrigue (à l'exception de Maléfique, à la limite, mais d'ici à ce qu'ils la remplacent par sa version "politiquement correcte" circa Angelina Jolie).
Après le 2ème épisode magistral, c'est la foire aux spin-off, préquelles et suites mais pas trop, afin de laisser la primeur du 3ème épisode aux consoles next-gen (mais le jeu sortira-t-il vraiment, vu qu'il est reparti de zéro avec un autre moteur de jeu ?). Parmi ces autres épisodes, l'inutile (358/2 Days, ReCoded) côtoie le très bon (3D) voire exceptionnel (Birth by Sleep).
Un sommet de la PS2, convertie aux consoles portables, ou l'évolution des développeurs japonais, à la masse sur PS3.
Les 2 compiles HD sortis sur PS3 (et sur PS4 ?) sont fort recommandées (et recommandables). La 2.5 est de très loin supérieure à la première, avec les 2 meilleurs épisodes de la saga.


#3
Telltale continue à appliquer sa "fiction interactive", façonnée par les choix des joueurs, sur une nouvelle licence. Ici il s'agit du hack'n'shoot de 2K.
Le gameplay passe donc du FPS au "point'n'click" agrémenté de quelques QTE. L'univers est parfaitement respecté, avec des clins d'oeil aux autres épisodes de la série, et l'humour ravageur de la saga. L'identité visuelle est bien plus convaincante que pour Game of Thrones (et ses textures et décors délavés).
L'histoire part sur de bonnes bases (prenant place après Borderlands 2) même si on est évidemment loin des enjeux dramatiques de Walking Dead et GoT. La particularité est d'incarner 2 protagonistes (qui ne sont pas des Chasseurs de l'Arche, une fois n'est pas coutume), ce qui permet de changer les points de vue dans le récit des évènements (il y a plusieurs protagonistes aussi dans GoT, mais c'est plus attendu).
#4
La taverne des joueurs / Borderlands the Pre-Sequel
Octobre 17, 2014, 05:55:48 PM
(Je pensais que le sujet existait mais en fait non)
Borderlands TPS se passe entre Borderlands 1 et 2 et raconte la montée en puissance du Beau Jack. Il présente 4 personnages entrevus dans les DLC du premier épisode et le 2ème épisode ... mais aussi le fameux Clap Trap !
Comme nouveautés, la présence de zones lunaires, avec une gravité amoindrie et la nécessité d'avoir un réservoir à oxygène pour ne pas suffoquer, une nouvelle classe d'armes (les armes laser) et un nouvel effet (glace).
Le jeu présente toutes les caractéristiques du jeu bouche-trou en attendant le vrai 3ème épisode sur next-gen (réalisation graphique en pilotage automatique, quelques nouvelles features, capitalisation sur l'univers), mais pour autant, j'y ai joué tout l'aprèm sans déplaisir. Par contre j'ai dû recharger ma partie 2 fois suite à un problème de script dans une des premières missions du jeu (ce qui ne m'était jamais arrivé sur les 2 autres épisodes.
Je joue sur PS3 et j'ai jeté mon dévolu sur la Gladiatrice (et son bouclier d'énergie pour parer les dégâts et les renvoyer dans la tronche des ennemis).
#5
La démo de Disgaea 4 est dispo sur le Store euro. Elle est en français et je suppose qu'elle propose de jouer le premier chapitre de l'histoire avec la possibilité de garder sa sauvegarde pour le jeu final. Il y a aussi un mode Test qui permet d'essayer les différentes fonctionnalités du jeu -même si je trouve que c'est mieux de les découvrir au fur et à mesure/
#6


Danganronpa vient de sortir sur Vita. C'est le remake d'un jeu uniquement sorti au Japon sur PSP en 2010. Il s'agit d'un Visual Novel que l'on doit à Spike Chunsoft, maître du genre (999 et Virtue's Last Reward).
Makoto Naegi est un lycéen tout ce qu'il y a de plus lambda. C'est donc avec surprise qu'il reçoit suite à un tirage au sort une place à la Hope's Peak Academy, un établissement qui n'accueille normalement que les gens les plus doués dans des domaines aussi pointus que le leadership de gang, la mode ou la programmation. Mais Makoto se rend vite compte que sa chance est peut-être de la malchance, car il perd connaissance lors de la rentrée. Quand il reprend connaissance, c'est dans une salle de classe dont les fenêtres ont été remplacées par des plaques de métal vissées. Il ne tarde pas à rencontrer les autres étudiants et le "proviseur" de l'établissement, un ours appelé Monokuma, qui leur dit que le seul moyen de quitter l'établissement est de sortir diplômé. Seul problème : le diplôme consiste à assassiner un autre élève !

Je viens de commencer le jeu, donc je ne peux pas trop m'étendre sur le gameplay, mais il semble consister à circuler dans des décors en 3D subjective (très colorés à défaut d'être détaillés), à examiner les scènes et à discuter avec les autres personnages. La particularité du gameplay consiste dans ses scènes de tribunal. Maintenant je ne saurais vous dire pour l'instant si elles se jouent comme dans un Ace Attorney.
#7
N'importe quoi général / Community (NBC)
Janvier 01, 2014, 08:50:26 PM
Jeff Winger était un brillant avocat ... jusqu'à ce qu'on découvre que son diplôme ne venait pas de l'université de Columbia ... mais en Colombie ! Le voilà donc obligé d'obtenir son diplôme via une université communautaire (Community College of Greendale), destiné à ceux qui n'ont ni l'âge, ni les capacités ou moyens pour entrer dans une université classique. Jetant son dévolu sur une jolie blonde qui fréquente également l'université, il se retrouve embarqué dans un groupe de révision en espagnol ...

Je ne pouvais pas faire autrement que de créer un sujet pour cette comédie, que j'ai découverte il y a 3 ans suite à des avis élogieux sur des forums. La série est depuis peu disponible en DVD en France (après un passage sur la chaîne Numéro 23). La série reprend demain pour une 5ème saison aux Etats-Unis après une 4ème saison très controversée (que je n'ai pas encore vue). C'est une série extrêmement drôle, aux personnages tous plus excellents les uns que les autres (je retiens notamment Pierce Hawktorne, le sexagénaire indigne qui multiplie les blagues racistes et sexistes, et campé par Chevy Chase, la gloire comique des années 70-80) et qui se lâche complètement à partir de la deuxième moitié de la saison 1, avec multiplication des parodies et du discours méta (Abed sait qu'il est dans une série télé).
Les DVD sont gorgés de bonus, notamment un commentaire audio sur tous les épisodes (et heureusement sous-titré en français).
#8


La Jeunesse de Picsou reste l'une de mes BD préférées, 20 ans après sa première publication dans Picsou Magazine. Dans cette maxi-série en 12 épisodes, Keno Don Rosa raconte les origines de Picsou et de sa richesse, en tenant d'établir le récit le plus crédible possible à partir de la production pléthorique de Carl Barks. Il y a eu également un réel souci de coller le plus possible au contexte historique de l'époque (fin XIXe-début XXe).

Balthazar McPicsou est un jeune canard ayant grandi dans une famille pauvre mais aimante de Glasgow. Ses ancêtres étaient de riches nobles écossais, dépouillés de leur fortune à cause d'escroqueries. Afin de venir en aide à sa famille, Picsou décide de s'embarquer pour le Nouveau Monde. Il vit de nombreuses aventures, aux 4 coins du globe, en recherche de la fortune ... mais au prix de son âme et de ses valeurs ?

Oubliez le fait qu'il s'agisse d'une BD Disney, c'est une série qui n'a rien de puéril. Du fait paradoxal que les BD Disney sont relativement ignorées dans leur pays natal, l'auteur a eu toute latitude pour livrer une saga dense, pleine d'humour et d'aventure, mais avec des moments assez âpres (les épisodes 9 à 11 sont un "basculement dans le côté obscur" où Picsou, devenu riche, tourne le dos à sa famille et à son honnêteté). L'épisode 12 renoue avec le Picsou tel qu'on le connait (du moins aux Etats-Unis, la version italienne restant un capitaliste acariâtre) : un milliardaire avare mais pas cupide, qui sait prendre des décisions morales, et plus motivé par l'aventure que par l'appât du gain.

Un petit mot sur l'édition de Glénat. Après de nombreuses parutions dans Picsou Magazine (et dans 2 hors-séries), il s'agit de l'édition définitive, ou prétendue comme telle. Le prix de 29€ me semble un peu excessif : le format est un peu petit pour admirer le dessin bourré de détails de Don Rosa et il y a quelques fautes de frappe. Cependant, cette intégrale a été composée à l'aide de l'auteur, qui nous gratifie à la fin de chaque épisode de ses commentaires sur la conception de l'épisode. Il y a également une nouvelle traduction, plus fidèle à l'original. Enfin, pour les fans du fameux arbre généalogique des Duck et McPicsou, on le retrouve en double page et en poster



Dans le 2ème tome, Glénat a réuni les épisodes annexes de la Jeunesse de Picsou, réalisés tout au long de la carrière de Don Rosa (qui a arrêté de dessiner il y a quelques années à cause de problèmes de vue et de manque de reconnaissance dans son propre pays !) qui permettent d'étoffer un récit déjà riche. Je retiendrai tout particulièrement La Prisonnière de la Vallée de l'Agonie Blanche (qui n'est clairement pas destiné aux enfants avec la tension sexuelle ... résolue entre Picsou et Goldie) et Le Rêve d'une vie (les Rapetou tentent de découvrir la combinaison du coffre-fort de Picsou dans ses rêves ... mais on découvre que l'appât du gain n'est pas forcément son rêve le plus cher).
#9
A l'occasion de ma lecture du Dossier Noir et de Century 2009, petit retour sur une des dernières oeuvres en date d'Alan Moore (avec Kevin o'Neill au dessin), La Ligue des Gentlemen Extraordinaires. Vous connaissez peut-être ce nom via le film avec Sean Connery dans un des rôles principaux, mais sachez qu'en dehors du titre et de certains noms de personnages il n'a absolument rien à voir avec la série d'Alan Moore (qui comme à son habitude s'est complètement désolidarisé du projet cinématographique et quand on voit le résultat on comprend pourquoi).

Que raconte cette série ? Il s'agit des aventures d'une équipe très particulière puisqu'elle est composée de personnages de la littérature occidentale de la 2ème moitié du XIXème siècle, et chargée de lutter contre les menaces sur l'Angleterre victorienne (qui était à l'époque la première puissance mondiale). La série compte 2 mini-séries de 6 épisodes chacune et un hors-série parues chez ABC Comics (un sous-label de Wildstorm, racheté entre temps par DC Comics) et une trilogie intitulée Century chez Top Shelf. En France, les 2 mini-séries ont d'abord été éditées chez Delcourt puis chez Panini (dans une édition Deluxe comprenant les bonus américains) tandis que les Century sont chez Delcourt. Petit retour sur les différentes parties de la série.



Dans la première mini-série, Moore et o'Neill racontent la constitution de la Ligue en 1898 sous les ordres de Mina Murray (la femme de Jonathan Harker, qui a repris son nom de jeune fille après son divorce et ses mésaventures dans Dracula). Elle est chargée par Campion Bond, un agent aux ordres de M, le mystérieux chef des services secrets de la Couronne britannique, de recruter une équipe de "Gentlemen extraordinaires". On retrouve dans l'équipe des personnages loin d'être des enfants de choeur : Alan Quatermain (un aventurier plus connu par 2 sous-Indiana Jones avec Richard Chamberlain dans le rôle-titre), le docteur Jekyll (dont l'alter ego monstrueux, Mister Hyde, a pris des proportions monstrueuses 10 ans après le roman de R.L. Stevenson), le capitaine Nemo (qui par rapport au personnage créé par Jules Verne est devenu un implacable terroriste Sikh) et Hawley Griffin (l'Homme Invisible du roman de H.G. Wells). Cette équipe disparate, à la moralité ambiguë, est chargée de combattre le Docteur (en fait le génie du mal Fu Manchu) qui veut mettre Londres à feu et à sang et convoite une pierre aux pouvoirs extraordinaires ...

Cette aventure se lit avec grand plaisir, mélange d'action (avec des scènes bien saignantes) et d'humour pince-sans-rire. Les références à la littérature de l'époque sont très nombreuses, de la présence du chevalier Dupin (de Double Assassinat dans la Rue Morgue d'E.A. Poe) aux allusions à Sherlock Holmes.

En bonus, on retrouve une nouvelle expliquant comment Alan Quatermain a pu échouer dans un tel état quand Mina le retrouve en Egypte.



Dans la 2ème mini-série, l'équipe est confronté à la Guerre des Mondes (d'après le roman d'H.G. Wells). Mais le péril pourrait ne pas venir uniquement des envahisseurs extraterrestres.

Toujours aussi plaisant et fin. Le bonus est cette fois un guide de voyage d'une cinquantaine de pages sur les lieux insolites du monde entier. Une véritable gageure à lire, puisque chaque phrase fait référence à une oeuvre plus ou moins obscure de la littérature européenne, de Gulliver aux contes de Perrault. Alan Moore marquait ainsi sa volonté de s'éloigner du comic book classique d'équipe de super-héros pour un travail beaucoup plus méta. Moore essaie de lier toutes les oeuvres de fiction dans le même univers.



Le Dossier Noir est un hors-série approfondissant l'histoire de l'univers. Il est enfin disponible en français après de longues années après des problèmes de droits autour de certains personnages pas encore tombés dans le domaine public.

Il est composé de 2 parties : une partie "bande dessinée" à proprement parler et des "documents" du Dossier Noir de la Ligue.

L'intrigue prend place en 1958, dans l'Angleterre de 1984. Les services secrets britanniques se lancent à la poursuite d'un couple qui a dérobé le "Dossier Noir". On découvre en même temps qu'eux son contenu.

Alan Moore se livre à différents pastiches qui laisseront de marbre les gens qui ne sont pas familiarisés avec la littérature britannique, mais qui approfondissent l'univers du titre : précédentes incarnations de la Ligue, destins ou passé des membres, rencontre avec les équivalents français et allemand de la Ligue, ... De même, Moore a poussé le vice en remplaçant certains personnages illustres par leurs équivalents fictionnels (ainsi Adolf Hitler est remplacé par Aloys Hynkel du Dictateur de Chaplin).

La trilogie Century raconte sur 3 périodes (1910, 1969 et 2009) la lutte de la Ligue contre une menace occulte, visant à éveiller une sorte d'antéchrist, l'Enfant de la Lune. Son identité est très surprenante, transparente même si d'évidentes raisons de droits empêchent de lui donner son vrai nom. La Ligue reste une oeuvre de longue haleine pour Alan Moore, qui est devenu bien plus qu'un comic book, même si au passage il a pu perdre de nombreux lecteurs par ses exigences littéraires.
#10
N'importe quoi général / American Vampire
Octobre 31, 2013, 10:05:53 AM


J'avais laissé passer ce titre quand il avait commencé à paraître chez Panini, la faute à beaucoup de lectures en retard et la crainte de tomber dans un énième titre de vampires. Entre temps, j'ai lu le Batman de Snyder et les louanges de la critique sur ce titre Vertigo. Urban s'est empressé de republier les 3 premiers tomes avant d'enchaîner sur la suite (et un spin-off intitulé Legacy que je n'ai pas lu)

L'intention des auteurs (Scott Snyder et Stephen King, qui a participé au premier arc, sa première expérience de scénariste de comics) était de livrer une nouvelle vision des vampires. Le défi, contre toute attente, est relevé !

Dans le premier arc, la première moitié des épisodes est consacré aux mésaventures d'une aspirante actrice à Hollywood en 1925, et sa rencontre avec Skinner Sweet, le premier vampire américain. La deuxième moitié présente les origines de Skinner Sweet, un impitoyable hors-la-loi, dont le dernier coup a une issue imprévue : attaqué par un vampire européen, il est infecté accidentellement à l'oeil par le sang du vampire et devient le premier vampire américain, capable de vivre sous le soleil (c'est même là où il est le plus fort) et sans les faiblesses apparentes des vampires traditionnels.

Un premier arc brillant, un récit à la fois haletant et violent. Pour ne rien gâcher, le dessin de Rafael Albuquerque, est superbe. C'est un artiste brésilien au style très différent de ses homologues américains.



Le 2ème tome se passe à Las Vegas en 1936 : en pleine Grande Dépression, la ville embrasse son titre de "ville du péché". Des meurtres terrifiants touchent les investisseurs du barrage Hoover. Tandis que Skinner Sweet entame une nouvelle carrière, sa disciple tente de mener une vie normale avec Henry, son mari humain. Mais les Vassaux de Vénus, une ligue de chasseurs de vampires, rôdent. Désormais seul aux commandes, Scott Snyder enrichit sa mythologie vampirique, dressant le portrait d'un Skinner Sweet retors et impitoyable.



1943, guerre du Pacifique. Henry, sentant de plus en plus qu'il vieillit (contrairement à sa femme vampire), veut se rendre utile à son pays, mais son âge le cantonne à un poste logistique éloigné des combats. Il se voit proposer par Lidden Hobbes, le leader des Vassaux, de faire une mission secrète sur une île abritant un nid de vampires. Skinner Sweet n'est jamais très loin, mais pourrait perdre de sa superbe dans cette mission commando. Toujours aussi brillant et haletant, avec des twists en veux-tu en voilà.



Un tome composé de plusieurs arcs, qui oscillent entre fin XIXème (avec la participation au dessin du vétéran Jordi Bennett) et 1954 : un jeune chasseur de vampires, qui oeuvre en marge des Vassaux, tente de mettre la main sur le vampire qui a tué ses parents et a ruiné sa vie.
#11
La taverne des joueurs / The Wolf Among Us (Multi)
Octobre 16, 2013, 07:58:00 PM


Après le succès critique et commercial mérité de the Walking Dead, Telltale s'est attelé, parallèlement à une "saison 2" du titre de zombies, à une adaptation sous la même forme (click'n'play en épisodes) d'un autre comic mature phare : Fables qui paraît chez Vertigo / DC (je prévois de publier un article de présentation de cette série sous peu). Fables raconte la vie en exil à New York des personnages des contes de notre enfance, chassés de leurs terres par l'Adversaire. Pour éviter la confusion avec la saga jeu vidéo de Peter Molyneux, le jeu a été renommé A Wolf Among Us.

Dans cette "préquelle" aux comics, on incarne Bigsby, alias le Grand Méchant Loup, devenu le shériff de la communauté de Fabletown (le quartier où les Fables vivent, protégés du regard des humains par de puissants sorts magiques). A l'instar du premier arc de la série fleuve, l'ambiance du jeu est marqué du sceau du polar. Bigsby, après être intervenu pour sauver une prostituée agressée par un client (une vieille connaissance de Bigsby), doit enquêter sur un meurtre particulièrement atroce.

Le jeu est relativement proche de TWD : même design, mêmes décisions à prendre rapidement (reste à voir si les choix ont vraiment de l'incidence, ce qui n'était pas toujours le cas sur TWD) et click'n'play en 3D très simplifié (pas d'énigmes). Les scènes d'action sont des QTE mieux faits que ceux de TWD, avec une mise en scène dynamique.

S'il n'y a pas de zombies, l'ambiance reste cependant assez pesante, avec une plongée dans les bas-fonds de Fabletown (un aspect quasi absent du comic, tourné depuis très longtemps vers la lutte contre les ennemis extérieurs) particulièrement peu reluisante. Connaître la série n'est pas requis, et peut même altérer certains rebondissements.

Ce premier épisode est très intéressant, et se termine sur un cliffhanger incitant à jouer la suite !
Sinon, je ne sais pas si c'est normal ou si c'est un bug, mais contrairement à TWD, tous les trophées ne se débloquent pas automatiquement. Il m'en manque un, lié au déblocage des Fables Books (les profils). Il m'en manque un alors que tous les autres se sont débloqués automatiquement. Tenez moi au courant si vous avez le même "souci".
#12
N'importe quoi général / Le topic de Superman
Juin 10, 2013, 03:22:43 PM
Je l'avoue tout de suite, je ne suis pas le plus gros fan de l'Homme d'Acier qui soit. Aussi je ne ferai pas trop de compte-rendus sur les nombreuses sorties chez Urban encadrant la sortie du film (J - 9 !)
Mais j'ai cependant mis la main sur All-Star Superman.



En 2005, sans doute envieux du succès de la ligne Ultimate chez Marvel, DC lance la collection All-Star, où les auteurs livreront leur version définitive des personnages iconiques de la firme, débarrassée de toute continuité. En fin de compte, seules 2 séries sortiront : l'atroce All-Star Batman et Robin de Frank Miller et Jim Lee (heureusement inachevée et condamnée à rester dans la poubelle dont elle n'aurait jamais dû sortir) et All-Star Superman, par la dream team Grant Morrison et Frank Quitely. Cette série s'est étalée sur 12 épisodes bimestriels. La parution en français chez Panini fut chaotique avec un changement de format en kiosque et une édition reliée finie à la pisse (pas de bonus, certains exemplaires ont des erreurs d'impression).

Urban rend enfin hommage à cette magnifique série. La série débute par le sauvetage d'une navette scientifique qui menaçait de s'écraser sur le Soleil par Superman. Il s'agit du dernier plan machiavélique de Lex Luthor : irradié par le Soleil, Superman voit ses pouvoirs décuplés, sa faiblesse à la kryptonite effacée ... mais il est condamné à mourir ! Superman décide alors d'occuper au mieux sa fin de vie en réalisant 12 travaux. Cette série est l'occasion pour Morrison de rendre hommage à l'humanité de Superman, capable de prodiges divins mais qui reste toujours humble, et capable de pardon même face à ses ennemis. Il introduit nombre de concepts issus de l'Âge d'argent remis au goût du jour (mais sans la dimension sinistre de ses épisodes de Batman) et de projets personnels avortés. La série est bourrée d'humour, particulièrement lumineuse et émouvante (dans une page, Superman prend la peine de sauver et de réconforter une adolescente qui allait se suicider). La fin est grandiose. C'est une des oeuvres les plus "grand public" et accessibles d'un auteur souvent réputé pour ses récits excentriques.

Au niveau du dessin, Frank Quitely livre une très bonne performance, notamment dans sa représentation de Clark Kent, qui ne se contente pas d'être Superman sans lunettes. Son découpage est souvent audacieux (j'en prends comme exemple la toute première page qui présente les origines de Superman en 4 cases et 4 phrases). Il retranscrit avec classe les idées les plus grotesques de Morrison.

La première édition française contient le film d'animation (sorti depuis 2 ans aux Etats-Unis) tiré de la série, dans une adaptation un peu bancale : le Bluray ne contient que la VF tandis que le DVD ne propose que la VO, quelques autres doublages ... et pas de sous-titres français. Au niveau de l'adaptation elle-même, elle est décevante : l'histoire, pensée comme une sorte d'anthologie en comics, passe mal le passage à une trame globale (et abandonne en cours de route l'idée des travaux de Superman) et le design est plutôt laid (mais il est vrai que le style détaillé de Quitely est difficilement transposable en animation). Cependant, la bande-son permet de retranscrire certains des passages les plus émouvants ou grandioses de la BD (notamment la fin).

Comme la plupart de ses rééditions, Urban propose le contenu de l'édition Absolute américaine, avec galerie de couvertures, recherches graphiques et scripts.

Quand Grant Morrison donne sa vision de l'Homme d'Acier, on se tait et on admire. Un des plus vibrants hommages rendus à Superman, et une nouvelle célébration de la figure super-héroïque par un auteur coutumier du fait.
#13
N'importe quoi général / Saga
Mars 22, 2013, 08:51:13 AM


Je marque mon retour sur la rubrique Comics avec mes impressions sur un titre qui a beaucoup fait parler de lui : le premier TPB de Saga, publié ce mois-ci en français par Urban Comics.

On doit ce titre à Brian K. Vaughan (Y le dernier homme, des épisodes de la série télé Lost, ...) et Fiona Staples au dessin. C'est un titre de Science-Fiction qui paraît chez Vertigo.

Ce titre s'ouvre sur la naissance d'un bébé, fruit de l'amour de 2 amants issus de peuples ennemis, dans une lointaine galaxie. Ils sont pourchassés par les forces impériales, et doivent faire l'apprentissage de parents dans leur fuite désespérée vers un monde meilleur.

Je ne pouvais que me pencher sur ce titre vu les louanges qui l'ont accompagné. Je ne crierais pas (pour l'instant ?) au chef d'oeuvre, mais c'est clairement très différent du tout venant comics, voire subversif dans son humour et ses dialogues parfois crus. Au niveau du dessin, si la couverture est très belle, l'encrage à l'intérieur est assez étrange. C'est un petit reproche qu'on retrouve dans pas mal de titres Vertigo. L'univers est très original, avec des personnages très hauts en couleurs et aux apparences très diverses.

Une lecture intrigante, enthousiasmante, que je conseille à tous, même (voire surtout) aux non lecteurs de comics.
#14
N'importe quoi général / Jojo's Bizarre Adventure
Février 16, 2013, 07:26:16 PM
Pas de sujet pour cette saga culte ? Il faut laver l'affront en ce 25ème anniversaire du début de la parution de ce titre au Japon, l'oeuvre d'une vie, d'un seul homme, Hirohiko Araki.
Jojo's Bizarre Adventure raconte les aventures (bizarres, forcément bizarres) des membres de la famille Joestar, de l'Angleterre victorienne à nos jours (bien qu'à l'origine, les parties se passaient dans un futur proche), sur une centaine de tomes et 8 "saisons". Face aux Joestar plane la menace de Dio Brando, un vampire doté de pouvoirs impressionnants.
Après des débuts lorgnant du côté de Ken le Survivant (niveau dessin et violence), la série trouve son rythme de croisière avec la 3ème partie qui introduit les Stands (une source d'inspiration pour les Personas de la série de  J-RPG du même nom). Cette partie est la plus populaire et a eu les honneurs d'un jeu de baston chez Capcom et 2 séries d'OAV. On y retrouve l'emblématique Jotaro confronté au retour de Dio. Les saisons suivantes gardent les Stands, et marquent un changement stylistique où les costauds à la Ken laissent place à des personnages beaucoup plus androgynes et maniérés. Les grandes forces de la série sont sa violence baroque, ses excentricités omniprésentes et la tension psychologique permanente. La série perd cependant après la saison 4 son humour noir pour tomber dans le plus en plus étrange au cours des saisons 5 et 6, au point de perdre les fans les plus hardcore en route.
En France, la série a d'abord eu droit à une édition honorable de J'ai Lu (avec une traduction truculente) des 4 premières parties, avant que Tonkam ne prenne le relais, avec une très bonne volonté manifeste.
Tonkam met d'ailleurs le paquet cette année avec la publication en parallèle de Steel Ball Run (la 7ème partie qui fait office de reboot) et la réédition de Stardust Crusaders, la saison 3.



Japon, fin des années 80 ... Holly, la fille de Joseph Joestar (le héros de la seconde partie), appelle son père à l'aide. Son fils Jotaro s'est enfermé depuis plusieurs jours dans une cellule. Ce dernier est hanté par un "esprit maléfique", invisible aux autres personnes, et qui lui permet de saisir les objets. Accompagné d'un mystérieux Arabe, Joseph tente de sortir son petit-fils de sa cellule ... L'histoire ne s'embarrasse pas vraiment de détails : après un combat éprouvant psychologiquement, Jotaro ne tarde pas à être averti de l'existence des Stands et de Dio. Après une rencontre avec un manieur de Stand manipulé, Jotaro et ses 3 alliés ne tardent pas à partir à la recherche de Dio, car Holly, en tant que membre de la lignée Joestar, développe un Stand qui pourrait la tuer, faute d'esprit combattif.

Le dessin encore assez grossier, mélange malhabile entre le style "musclé" à la Tetsuo Hara et le maniérisme (qui deviendra marque de fabrique du dessin de l'auteur) et la grossièreté effarante des dialogues ne portent pas préjudice à une aventure bizarre qui ne cessera de se développer, tout au long des années.

Un achat recommandé pour tous ceux qui voudraient toucher le mythe Jojo du doigt, la porte d'entrée la plus accessible qui soit à cet univers baroque et sanglant.



Fin du XIXème siècle. Un milliardaire excentrique organise une course à travers les Etats-Unis, de San Diego à New York. A la clé, 50 millions de $. Des milliers de candidats sautent sur l'opportunité. L'accent est mis non pas sur un Joestar (bien qu'on en voit un) mais sur Jayro Zeppeli ... du nom de la famille maudite qui est venue en aide aux Joestar dans les 2 premières parties de Jojo's. Ce ne sont pas les seules références à la saga fleuve d'Araki, puisqu'on retrouve parmi les favoris de la course un certain Diego "Dio" Brando, un orphelin issu d'un milieu modeste qui s'est hissé au sommet de la société anglaise.

Pas de Stands à l'ordre du jour pour l'instant, mais des pouvoirs surnaturels : Jayro possède comme arme 2 boules en métal qu'il peut faire tourner à toute vitesse. D'où lui viennent ces pouvoirs ? A l'instar de Jonathan Joestar, le lecteur est invité à suivre les premiers faits d'arme de Zeppeli dans cette course folle.

Le dessin et le sens du découpage de l'auteur font encore merveille, même si on est pour l'instant loin des délires graphiques de Stone Ocean. De même, les chapitres sont beaucoup plus longs que dans les parties précédentes : la série a très vite migré du Shônen Jump à l'Ultra Jump (mensuel accueillant des séries un peu plus sanglantes et sexy que le Jump). Difficile évidemment de se prononcer tout de suite sur la qualité de cette nouvelle saison, mais en tout cas un achat indispensable pour les fans de cet univers, presque 10 ans après la sortie japonaise.


Autant dire que je guette une sortie occidentale du jeu Jojo All Stars !  :love:
#15
N'importe quoi général / Before Watchmen
Janvier 29, 2013, 10:37:12 AM


Donner une suite (ou une "préquelle") à Watchmen fut longtemps un tabou, de nombreux auteurs ont hésité à participer au projet d'étendre la mythologie d'un des plus grands comics de tous les temps. Mais les temps changent, et l'adaptation cinématographique honorable qui est sortie il y a quelques années a montré que tout est possible ... n'en déplaise à Alan Moore, qui s'est longuement épanché sur ce qu'il considère comme une trahison.

Pour la peine, DC a dégainé ses meilleurs artistes pour créer des mini-séries se passant ... avant Watchmen. Quel intérêt alors que l'oeuvre originale était déjà assez explicite sur les origines des personnages et de l'univers ? Motivations purement mercantiles ? Heureusement, non. Dans le premier numéro de sa revue, à l'excellent rapport qualité / prix, Urban propose les premiers épisodes de 5 des mini-séries de l'évènement, plus la première partie de l'histoire de pirates présente en fin de fascicules aux Etats-Unis. Ces épisodes sont traduits par Doug Headline, le fils du traducteur reconnu des premières éditions françaises de Watchmen, l'auteur de polars Patrick Manchette.

Minute Men 1 : les origines des membres de la première équipe super-héroïque, évoquée par Hollis Mason (Hibou I). Rien qui ne soit inconnu aux lecteurs de Watchmen, mais la classe du dessin de Darwyn Cooke vaut le détour.

Spectre Soyeux 1 : La mini-série s'intéresse à Laurie Jupiter, soit le 2ème du nom. Alors que sa mère aspire à ce que Laurie reprenne le costume, cette dernière veut au contraire s'éloigner du rôle, d'autant que sa mère a une réputation sulfureuse. Le dessin est plutôt "doux", le point de vue se situant d'une adolescente en rebellion contre sa mère.

Le Comédien 1 :  La série originelle nous présentait le passé de ce personnage posthume dont la mort déclenche bien des évènements. Cette mini-série raconte l'ascension de la personnification de la face cachée de l'American Dream. Erreur de continuité inadmissible ou choix délibéré, libre à vous de trancher sur l'admiration et l'amitié qui lie le Comédien aux frères Kennedy. Dans Watchmen, on sous-entendait que c'était lui l'assassin de JFK, tandis que le générique du film le montrait en tant que 2ème tireur.

Le Hibou 1 : A l'instar de Spectre Soyeux, il s'agit des origines de Hibou II. On suit donc dans ce premier épisode l'enfance de Dan Dreiberg (d'une famille aisée mais dont le chef de famille est violent) puis sa volonté de devenir le sidekick du Hibou. La 2ème moitié de l'épisode voit son intronisation et sa rencontre avec Rohrsach.

Ozymandias 1 : cette mini-série entreprend d'étoffer la jeunesse de l' "homme le plus intelligent du monde" à partir des éléments biographiques distillés dans Watchmen. C'est très bien dessiné par Jae Lee et montre la volonté d'Ozymandias de s'élever (et d'élever le monde) au dessus de la médiocrité, à l'instar de son modèle, Alexandre le Grand.

Le Corsaire Sanglant 1 : A l'instar de Watchmen, où il y avait une BD dans la BD, les épisodes parus aux Etats-Unis proposent en fin de numéro quelques pages consacrées à une histoire de pirates. Gageons qu'à l'instar de Watchmen, elle révèlera tout son intérêt après la publication intégrale.

Au final

DC ne se moque pas du monde d'un point de vue artistique, avec des équipes reconnues à juste titre. Maintenant, ces premiers épisodes n'apportent pas forcément grand chose à l'univers de Watchmen, sinon des sensibilités différentes ("old school" pour Minute Men, intimiste pour Spectre Soyeux, "politique" pour le Comédien). Ils ont le mérite de ne pas singer l'écriture d'Alan Moore. Espérons que ces récits prendront de l'envergure et enrichiront vraiment ce monument de l'art séquentiel.
#16
La taverne des joueurs / Far Cry 3 (Multi)
Décembre 13, 2012, 10:33:20 AM
Je n'ai pas vu le sujet. Si c'est un doublon, merci de le supprimer.

Far Cry 3 est un FPS en monde ouvert, un monde assez vaste et bourré d'objets à ramasser (reliques, cartes mémoires, lettres de soldats japonais de la 2ème Guerre mondiale). Les activités annexes sont nombreuses mais assez répétitives : escalade de tours radio à libérer (comme dans Assassin's Creed), conquête de camps et chasse. Il faudra en effet chasser les nombreux animaux de l'archipel pour créer des sacs plus gros, afin de ramasser plus de butin (peaux, plantes pour faire ses seringues, butin des ennemis). Au fur et à mesure de la conquête du territoire, de nouvelles quêtes secondaires apparaissent (chasse, courses, ...). C'est un sentiment de fun permanent qui émane du jeu : les gunfights sont nerveux et ne laissent presque aucune place aux couvertures, les armes destructrices, les ennemis tombent comme des mouches et on peut à près faire n'importe quoi : tout faire exploser, conduire des jeeps comme un malade, faire du deltaplane (et plus tard utiliser une wingsuit). Au premier degré, un excellent divertissement dans un décor paradisiaque. Mais quand on creuse, on se rend compte de la dichotomie avec la teneur de l'histoire, extrêmement sombre.
Je n'ai pas fait les 2 autres épisodes et je me suis laissé tenter par les tests dithyrambiques. Farcry 3 est un jeu à faire, non seulement parce qu'il est défoulant au premier niveau de lecture, mais aussi parce que c'est un jeu dérangeant, qui interpelle le joueur sur ses actions. Un parti pris qui espérons-le ne le privera pas d'un succès commercial qu'il mérite dans une période "meurtrière".
#17
N'importe quoi général / Le topic de Batman
Décembre 11, 2012, 09:56:13 AM


S'il ne fallait lire qu'une histoire de Batman, the Dark Knight Returns s'impose. Un titre paru pratiquement en même temps que Watchmen et qui a redéfini le genre, tout en déclenchant la regrettable période des années 90 qui n'a retenu de ces 2 chefs d'oeuvre que la noirceur et la violence sans le recul nécessaire.

TDKR commence alors que Bruce Wayne a raccroché la cagoule depuis 10 ans. Le monde va mal. Dans ce futur dystopique (à une date non précisée, mais on doit être dans les années 2010), la Guerre Froide continue et est plus tendue que jamais (évoquant le même contexte, réel, que Watchmen), les super-héros ont été contraints de prendre leur retraite (sauf Superman, aux ordres du gouvernement) et la ville de Gotham est terrorisée par les Mutants.

C'est dans ce contexte, qu'à 55 ans révolus, Bruce Wayne reprend son rôle de Batman, pour un dernier baroud d'honneur. Face à lui, le retour de vieux ennemis, les Mutants et pire encore, une opinion publique qui ne veut plus de lui ... Plus qu'une histoire de super-héros sur le retour, c'est un commentaire sur les justiciers masqués à tous les niveaux : pour les lecteurs et dans l'univers même : l'action est entrecoupée de JT et de débats télévisés, où Miller renvoie dos à dos libéraux et conservateurs, même s'il fustige plus volontiers les bien-pensants.

L'auteur a réussi à brosser le portrait d'un Batman plus sombre et désabusé, mais qui tente de rester humain en se conformant à une seule règle : ne pas tuer. Pour le reste, tous les coups sont permis, face à des ennemis plus jeunes, plus forts. Le dessin est assez particulier (avec son Batman très massif) mais s'accorde parfaitement avec l'âpreté du récit. Une histoire maintes fois copiée et jamais égalée ... y compris par son auteur lui-même.

En effet, en 2001, Frank Miller donne une suite à l'histoire, the Dark Knight Strikes Again, et là, disons-le clairement, c'est de la merde en branches. N'approchez pas de cette horreur même avec un bâton.

2 ans après TDKR, Batman sort de sa clandestinité pour sauver le monde, dirigé par Luthor et Brainiac. Pour cela, il tente de rallier les autres héros de la défunte Ligue de Justice. Rien à sauver de cette ignominie. Le dessin de Miller est devenu abstrait (tous les personnages sont atrocement déformés), et la colorisation de Lynn Varley (pourtant la même que sur TDKR) délaisse la gamme sombre du précédent titre pour une palette psychédélique qui fait vomir les yeux et pleurer la bouche. La satire des médias est devenue extrêmement grossière (Miller n'a sans doute pas digéré l'avènement du Net) et ce n'est même plus vraiment une histoire de Batman, mais sur la Ligue de Justice (ou du moins ce qu'il en reste mentalement). Pire encore, loin d'être ce héros vieillissant et qui connaît ses failles, Batman est devenu un psychopathe sans ambages, qui est plus malin et plus fort que tout le monde, et de surcroît un fasciste empreint d'homophobie. Et les lecteurs sont supposés être du côté de Batman ... Miller a changé son histoire en cours de route, suite au 11 septembre 2001, mais rien ne dit que sans cet évènement, les choses auraient été différentes.

Depuis, Miller a complètement lâché la rampe, entre le nauséabond All Star Batman et Robin, le très droitier Holy Terror et son massacre de the Spirit au cinéma.

Dans sa version Urban, on a TDKR et l'adaptation animée de la première partie de l'histoire en Bluray / DVD.
#18
N'importe quoi général / Batwoman
Décembre 10, 2012, 09:01:15 PM
Dernière création de sujet pour ce soir, c'est promis !  :D

Batwoman est un personnage apparu dans la maxi-série 52. On ne connaît rien d'elle à part son nom (Katherine Kane) et le fait qu'elle soit lesbienne. Batman lui-même ne semble pas en savoir beaucoup sur elle mais la laisse tranquille (en dépit de son costume très inspiré du sien) car c'est une alliée bienvenue à Gotham.

Il existait déjà une Batwoman dans les années 50-60, mais elle a été effacée de la continuité suite à Crisis on Infinite Earths. Ce n'était de toute manière pas une grande perte, car ce personnage était une sorte d'hystérique dont le seul but était de séduire (en vain) Batman. il faut dire qu'à cette époque, les comics de Batman étaient particulièrement stupides et étaient plus proches de la série kitsch des années 60 que de Batman Arkham Asylum. Signalons que ce personnage apparaît dans un épisode de l'excellente série animée Batman : L'Alliance des Héros. Il y a également eu un film "Direct to Video" issu de la 2ème série animée Batman de Bruce Timm intitulé La Mystérieuse Batwoman mais qui n'a aucun rapport avec les 2 versions des comics.



Urban s'est empressé de rééditer les premiers épisodes de Detective Comics la mettant en vedette, à peine un an après la publication initiale chez Panini (l'occasion de voir les politiques tarifaires différentes).
Dans l'arc Elegy, les auteurs nous narrent les démêlés de l'héroïne avec une secte qui veut la sacrifier pour accomplir une prophétie et accessoirement détruire Gotham. Cette secte a un nouveau chef, une femme appelée Alice et qui ne semble s'exprimer que par des citations du dyptique de Lewis Caroll (Alice au pays des Merveilles / De l'autre côté du miroir). Mais c'est aussi l'occasion de connaître enfin les origines de la rousse héroïne.

L'histoire de Greg Rucka est très bien écrite, ce qui n'a rien d'étonnant pour ce spécialiste des ambiances urbaines et des comics mettant en scène des super-héroïnes (Elektra, Wonder Woman et Batwoman donc). Mais ce qui retient surtout l'attention et attire toutes les louanges, c'est le dessin tout bonnement sublime de J.H. Williams III. L'encrage et la colorisation s'adaptent parfaitement aux ambiances (bagarres, tranches de vie, flashbacks) et les pleines pages d'action (comme celle qui figure juste avant dans cet article) tiennent plus de l'affiche que de "simples" planches de BD. Pour une fois, le dessin de la couverture et de l'intérieur est de même qualité



Dans son édition, Urban propose, outre le contenu du TPB Deluxe Elegy (que Panini avait proposée) l'arc Cutter, où Batman et Batwoman mènent leurs enquêtes distinctes en parallèle, par le biais d'une alternance chromatique. A son habitude, Urban propose également une introduction sur les personnages et les évènements.



Urban a ensuite publié les 6 premiers épisodes parus au sein de New 52 (le relaunch intégral des titres DC).
Au dessin, on retrouve JH Williams III, qui signe le scénario avec W. Haden Blackman.

Le recueil s'ouvre sur un prologue où toutes les pages (à l'exception de la première et la dernière) sont des doubles pages coupées en 2 bandes horizontales, présentant l'enquête discrète de Batman (Bruce Wayne, qui n'avait encore jamais rencontré l'héroïne) sur Batwoman : une enquête sur Kate Kane (pour confirmer qu'elle est bien Batwoman) et ses observations sur les capacités de combat à l'occasion d'un combat entre l'héroïne et le Culte secret. A la fin de ce prologue, Batman reconnaît la valeur de l'héroïne et compte rentrer contact avec elle ...

La suite de l'album met Batwoman aux prises avec des enlèvements d'enfants perpétrés par un être surnaturel (la Noyée), une agence qui tente de percer son identité, et ses démêlés personnels.

Comme dans Elégie, l'histoire, bien que sympathique, est secondaire face aux nouvelles prouesses graphiques de JH Williams. On ne parle pas seulement ici simplement de beau dessin, mais d'une colorisation et d'un encrage protéiformes, de changements de style constants et pourtant cohérents (y compris dans une seule page, entre une Batwoman sublime et des gangsters dessinés plus grossièrement) et d'un découpage hallucinant, sans cesse surprenant. Ainsi, un épisode présente en contraste une scène de sexe sous forme de photos artistiques en noir et blanc tandis qu'une scène de combat extrêmement violente a lieu en même temps. De même le prologue bénéficie de la participation d'une autre dessinatrice au style beaucoup plus doux pour les séquences "Kate Kane".

#19
N'importe quoi général / Fables
Décembre 10, 2012, 08:52:30 PM
Dans l'univers foisonnant des comics, il n'est pas toujours question de super-héros. Des labels se sont faits une spécialité de proposer des titres matures (comprenez par là qu'il ne s'agit pas de titres "adolescents", ultra-violents et avec blondes à forte poitrine), abordant la violence, le sexe ou autres thèmes adultes dans un autre but que de flatter les bas instinct du lecteur. Parmi ces labels, l'un des plus illustres est Vertigo, qui appartient à DC, et recèle de joyaux au succès critique et commercial avérés. Parmi les titres achevés,on peut citer Sandman de Neil Gaiman, Transmetropolitan de Warren Ellis ou bien encore Y le Dernier Homme de Brian K. Vaughan. A l'heure actuelle, les titres phares sont entre autre the Unwritten (2 volumes parus chez Panini mais rien encore du côté d'Urban) et Fables, dont le tome 17 vient de sortir en France (Urban a repris la publication depuis le tome 15 et réédite en parallèle les premiers tomes en format cartonné).



Fables raconte les (més)aventures des personnages des contes de fées de notre enfance (principe étendu aux contes extra-européens et aux héros de récits tombés dans le domaine public), obligés de se réfugier dans notre monde après que leurs mondes successifs soient tombés aux mains de l'impitoyable Adversaire. Ils vivent dans un quartier de New York, et leur existence est cachée aux yeux des mortels (ou "communs"). Pour autant, l'Adversaire n'en a pas fini avec eux, et les Fables doivent se préparer à une guerre sans merci ...

Les différents épisodes, regroupés en arcs parfois entrecoupés d'épisodes uniques, relatent également les problèmes internes à la communauté des Fables, dont certains membres étaient les méchants de service dans les contes. Ainsi, le Grand Méchant Loup, qui se fait désormais appelé Bigsby et fait office de shériff de la communauté, doit enquêter sur la mort de Rose Rouge (la soeur méconnue de Blanche Neige) dans le premier arc de la série. Dès le 2ème arc, on apprend ce qu'il en est des Fables qui ne peuvent pas se faire passer pour des hommes (animaux parlants, géants, fées), rassemblés dans une Ferme, à l'écart de toute civilisation. Il faut attendre le 5ème arc pour que l'Adversaire porte le combat à New York. Depuis, l'Adversaire a été battu après une bataille de longue haleine, mais une menace bien pire encore a fait son apparition depuis.



L'appelation "Mature" n'est pas là pour faire joli : les personnages de contes sont loin de l'image édulcorée qu'on s'en fait (les contes écrits à la base étaient d'ailleurs assez glauques) mais pour autant il ne s'agit pas que d'insuffler du sexe racoleur et de la violence éxubérante. Il est question des affres de la guerre, de la lutte contre l'oppression, et des ambiguités des Fables (les méchants qui ont accepté les règles ont été amnistiés de tous leurs crimes mais ne sont pas forcément devenus recommandables pour autant). Les couvertures sont superbes (signées de James Jean puis par Joao Ruas), mais le dessin intérieur, assuré par Mark Buckingham la plupart du temps, est assez irrégulier.

La série est actuellement la meilleure vente du label Vertigo, et son univers s'est étendu au delà du titre régulier :



- Un graphic novel, intitulé 1001 nuits de Neige, qui comprend les histoires que Blanche-Neige a raconté au sultan pour éviter de mourir décapitée. Ces histoires, illustrées par divers auteurs, étoffent les backgrounds de certains personnages (et nous renseigne par exemple sur ce qui est advenu des 7 nains ...).



- Une série dérivée, Jack of Fables, consacrée au personnage de Jack, et de ses aventures après son exclusion des Fables. Elle s'est achevée aux Etats-Unis après avoir connu un crossover avec Fables (dispo en français chez Urban dans le tome 16 de Fables)



- Peter et Max, un roman qui raconte le combat inévitable entre les frères Piper (terme signifiant "joueur de flûte" si vous voyez ce que je veux dire).



Le tome 17 vient de sortir. Il s'intéresse essentiellement aux luttes de pouvoir au Conseil des Sorcières tandis que l'ennemi fourbit ses armes. Un tome à classer dans ceux de transition, toujours frustrants, mais c'est la rançon du succès.
#20
N'importe quoi général / Sandman
Décembre 10, 2012, 08:39:42 PM
J'inaugure la nouvelle rubrique comics avec un sujet sur Sandman, à l'occasion de la sortie du premier tome de la version Deluxe chez Urban.



Dans la lignée de sa campagne de réédition des grands classiques de DC, c'est en effet un nouveau chef d'oeuvre des comics que nous propose Urban : Sandman, dans sa version Absolute, soit les 2 premiers TPB (parus en leur temps en français chez Delcourt et Panini), avec quelques bonus issus de Sandman Companions, très utiles pour l'analyse de l'oeuvre par ses auteurs.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette oeuvre monumentale, qui a été publiée aux Etats-Unis de 1989 à 1996, il net en scène Dream, alias Morphée, Sandman, ... En d'autres termes, il s'agit du Roi des Rêves et par extension de la création artistique. Rêve est un des Infinis, des représentations anthropomorphiques de concepts régissant la vie des hommes : Death, Destiny, Desire, Delirium, ... Bien plus qu'un récit horrifique (particulièrement sur les 2 premiers arcs contenus dans ce volume), le titre est une relecture de récits et de contes issus de tous âges et raconte l'évolution de Dream (qui par ses pouvoirs et son immortalité a du mal à comprendre les hommes), ses relations compliquées avec ses frères et soeurs les Infinis ... Même si on peut lire les différents arcs séparément, on se rend vite compte que tout détail, tout personnage même insignifiant de prime abord jouera un rôle dans l'intrigue, parfois des années plus tard.

Le scénariste, Neil Gaiman, est un écrivain anglais spécialisé dans le fantastique, auteur de Coraline, Stardust, et de bien autres oeuvres. Dans les comics, outre Sandman, il a oeuvre entre autres sur 1602 pour Marvel.

Dans le premier épisode, qui se déroule en 1916, Dream est arraché de son royaume et emprisonné sur Terre par un rituel d'un mage qui voulait capturer la Mort. L'emprisonnement de Dream a des conséquences désastreuses avec des gens qui ne peuvent plus dormir ou qui au contraire ne se réveillent plus. Ce n'est que 70 ans plus tard qu'il peut s'échapper. S'en suivent 6 épisodes où le Sandman part à la recherche de ses artefacts (un masque, un sac de sable et un rubis), et croise la route de Lucifer, John Constantine ou bien encore de l'Epouvantail.

L'épisode 8 marque une rupture avec l'apparition de Death, qui contre toute attente est une jeune fille enjouée.

L'arc suivant, entrecoupé de one-shots a priori insignifiants (un conte africain, les rencontres centenaires entre Dream et un homme qu'il a rendu immortel) voit le Maître des Rêves partir à la recherche de serviteurs qui sèment la pagaille sur Terre.

Il ne faut pas envisager cette oeuvre comme une BD, mais comme un "roman graphique", tant le contenu est littéraire (sans tomber dans le pompeux). Gaiman est un maître pour tisser un univers onirique aux recoins très sombres (l'épisode 6 où John Dee torture jusqu'à la mort les clients d'une cafeteria ; les récits des exactions des serial killers en séminaire). Je ne saurais que conseiller la lecture de Sandman aux gens réfractaires aux comics en temps normal, tant le titre se hisse à un autre niveau par ses exigences artistiques (même si le dessin n'est pas forcément le point fort du titre).