On peut aimer ou pas ce que ça raconte, mais une chose est sûre : c’est fait de manière très maladroite. Et pour un manga qui nous a habitué a des coups d’éclat d’écriture, de mise en scène et de foreshadowing, et bien ça ne peut être que décevant.
Tout le « combat final » de ces derniers chapitres était vraiment très brouillon et rushé, je pensais que c’était pour finir sur une entourloupe finale mais non, c’était très premier degré. Ces chapitres clashent vraiment avec le reste du manga, on ne dirait presque pas que c’est le même auteur. Je ne connais pas les coulisses, s’il a eu des pressions de son éditeur ou autre mais c’est bizarre. Il y a quelques années, il avait annoncé changer la fin initialement prévue qui était apparemment très sombre, c’est peut-être la conséquence de ça.
Au final on a droit à une fin version Code Geass Eco+ tiédasse (très loin de la propreté et de la maestria de son modèle). Je ne fais pas partie de ceux qui voulait le Eren badass et génocidaire de ces 30 derniers chapitres, c’était évident qu’il jouait un rôle pour se faire détester par ses amis et accomplir son plan. Même la scène instant-mème où Eren le cul dans l’eau reconnait pathétiquement qu’il a toujours aimé Mikasa et qu’il veut qu’elle n’ait d’yeux que pour lui même après sa mort, ça m’a fait rire. Le problème c’est comment s’accomplit la résolution, comment c’est montré et ce que ça implique.
Eren a toujours été l’incarnation de la détermination, de la recherche de la liberté à tout prix et prêt à tous les sacrifices pour y arriver. Mais finalement, on apprend qu’il n’a jamais été libre, il joue simplement la partition qui a été prévu pour lui, y compris avant sa naissance. Il a influencé tous les éléments de l’histoire, même la mort de sa mère (révélation inutile qui soulève plus de questions qu’elle n’en répond), dans une espèce de fatalisme prédéterminé aux antipodes des messages de la série.
Pareil pour Ymir, symbole de de l’esclave originel et rêvant de liberté, liberté symbolisée par Eren au chapitre 121/122 qui lui ouvre les yeux et la pousse à s’émanciper. Sauf que non lol, Eren n’était qu’un outil, en fait elle est amoureuse du roi qui l’a asservie / mutilée / donnée à manger à ses enfants et c’est Mikasa qu’elle attendait pour sortir de sa servitude.
Et tout ça pour quoi ? Pour qu’elle tranche la tête d’Eren devant Ymir ce qui apparemment est la seule façon de la libérer de son syndrome de Stokholm (?), ce qui libère tout le peuple Eldien de l’axe, de la malédiction des titans, ramène même les gens déjà transformé et fait disparaître le parasite. En plus de sortir de nulle part c’est vraiment trop facile.
Au final Eren est considéré comme un héros martyr alors qu’il a quand même génocidé 80% du monde, retiré le seul moyen de dissuasion des eldiens (qui sont toujours détestés voire encore plus maintenant) et leur a simplement fait gagner un peu de temps avant une nouvelle guerre probable. Après bon je le répète je vois bien l’intention derrière tout ça, la finalité ne me choque pas vraiment, mais c’est surtout la manière d’en arriver là qui est très faiblarde, et très en-dessous de ce qu’on pouvait attendre d’Isayama.